Une greluche à Paris (Partie II)
La boutique Repetto, rue de la Paix
Alors là, je dois dire que ce fut le pire accueil que j'ai eu de toute ma
carrière de greluche (certes elle n'est pas longue mais quand même).
Je vous plante le décor : une boutique toute neuve au bout de la rue de la
paix (quartier chic au possible, coincé entre les joailliers de la place
Vendôme et l'Opéra), du beau parquet, une devanture remplies de ballerines de
toutes les couleurs ... et un monde fou dès qu'on a poussé la porte.
Le magasin était littéralement envahi de touristes (aux 3/4 asiatiques, il y
avait de la touriste japonaise dans tous les coins !!). Au milieu de cela, 4 ou
5 petites vendeuses toutes mignonnes qui courent dans tous les sens (vendeuses
chaussées de Repetto ... vous verrez plus loin l'intérêt de ce détail).
Je fais donc mon tour des ballerines et j'en sélectionne deux (les bolchoïs
et les bb). J'essaie différentes pointures afin de cerner ma taille (ce sera un
37, nickel !! Il y a les 2 ballerines que je veux en 37 et en noir sur les
présentoirs).
Une fois mon choix fait, je décide d'attendre qu'une vendeuse se libère ...
j'attends ... j'attends 5 minutes ... j'attends 10 minutes ... je décide alors
d'attirer l'attention d'une vendeuse (je suis gentille, je ne lui saute pas
dessus, je lui lance un ou 2 timides "s'il vous plait ?") ... échec
le plus total. On me passe devant le nez en m'ignorant.
Au bout de 15 minutes d'attente, je commence à bouillir lorsqu'une espèce de
"vieux beau" (la soixantaine bien entamée, taille mannequin et
chemise blanche ouverte sur un torse un peu velu et une chaîne en or). Miam !
Je lui demande donc ma pointure dans les 2 modèles choisis pour pouvoir essayer
les 2 pieds.
Premier vent : il hausse les sourcils, me regarde de haut (bah quoi ?? pour
crapahuter dans Paris la combinaison jeans + converses c'est quand même plus
simple !!), renifle et tourne les talons.
Dix minutes plus tard (elle doit être balaise la réserve de la boutique !),
deuxième vent : il revient et me sort "je suis désolé mais je n'ai plus de
37 dans aucun des 2 modèles, je vous ai ramené du 37 1/2 ..." ... et là
mes neurones tournant à plein régime se révoltent, les 2 ballerines que j'avais
gardées dans mes mains pour montrer à une vendeuse, sont toutes les 2 du 37 ...
Je voulais juste l'autre pied pour choisir !
Verdict : j'ai dégainé mon plus beau sourire pour répondre "non je fais
du 37 et non du 37 1/2. Tant pis." et j'ai tourné les talons.
Honnêtement, je ne conseillerai même pas à mon pire ennemi de se rendre dans
cette boutique. L'accueil y est inexistant si vous n'avez pas une tête à
claquer 300 euros dans une paire de pompes (il vaut mieux venir en look total
classe plutôt qu'en look de tous les jours).
De plus, pendant ma longue attente, j'ai pu observer les vendeuses et leurs
petons chaussés de Repetto et le constat ne fut pas glorieux. Leurs chaussures
étaient totalement avachies, rapées, défraîchies. Le cuir était dans un sale
état. Personnellement je n'aurai pas porté des chaussures dans cet état, elles
seraient parties à la poubelle.
De plus, j'ai entendu une vendeuse conseiller à une cliente de prendre grand
soin de ses chaussures (cirage, crème, ...) et de préférer le modèle bb au
bolchoï. La vendeuse portait des bolchoï argentées qui, disait-elle, avaient 2
mois et n'avait déjà plus une tête de chaussures tellement elles étaient abîmées.
Constater cela fait réfléchir sur l'utilité de dépenser 145 euros dans des
Repetto.